Penser l’école de demain, au-delà des murs

Au Lab-École, on ne se contente pas de concevoir les murs, les classes, les espaces des écoles de demain. On repense les manières de s’approprier ces lieux pour apprendre, jouer et bouger autrement. Penser l’école de demain, c’est aussi repenser la vie à l’école.

Projet Ricochet, de VINCENT LECLERC | ADHOC, architectes en consortium. Proposition reçue dans le cadre du concours d’architecture pour le Lab-École Saguenay.

« Si on veut réinventer l’école, on ne peut pas uniquement réinventer le bâti. On doit aussi réinventer ce qui s’y passe », explique Denis Morin, coordonnateur des services éducatifs et de l’évaluation au Lab-École. Ce mandat, l’équipe du Lab-École le prend à bras le corps en organisant des colloques destinés au personnel scolaire qui travaillera dans un des six Lab-École. L’objectif : les accompagner à faire de ces nouveaux espaces, tant intérieurs qu’extérieurs, des alliés pédagogiques. « Il importe de mettre le bâti au service des apprentissages, de la persévérance et de la réussite », ajoute Denis Morin.

Vivre les saisons

Le prochain colloque du Lab-École se tiendra les 24 et 25 février 2021. Son titre : Vivre les saisons. Plusieurs conférenciers, experts en éducation ou enseignants, exposeront les 1001 façons de tirer profit de l’enseignement extérieur ou par la nature, et ce, à chaque saison.

Ce type d’enseignement gagne en popularité depuis plusieurs années et la pandémie de COVID 19 accélère cette tendance. Les avantages pour les élèves, mais aussi pour les enseignants, sont multiples (lire l’article Ma classe entre ciel et terre). Le Lab-École s’arrime à cette tendance en concevant des bâtiments qui facilitent l’intégration de ce type d’enseignement.

Des écoles flexibles et perméables

La classe et l’école demeurent des lieux centraux dans le parcours scolaire d’un enfant québécois. « Penser des écoles où il y a une perméabilité entre l’intérieur et l’extérieur facilite le transfert d’un espace à l’autre. Pour les enseignants, mais aussi pour les élèves, c’est alors plus facile et plus naturel de sortir pour apprendre », mentionne Julie Moffet, coordonnatrice du projet Enseigner dehors de la Fondation Monique-Fitz-Back, qui animera une des deux conférences d’ouverture du colloque Vivre les saisons.

Fenêtres à hauteur d’enfants, accès direct à l’extérieur depuis la classe, penser la cour comme une extension de la classe sont quelques exemples concrets. En poussant cette philosophie plus loin, on s’aperçoit que le lieu où est implantée l’école à son importance. « Nous avons regardé l’école à vol d’oiseau, pour tirer profit du quartier, de la communauté », explique Elisa Verreault, coordonnatrice interchantiers au Lab-École. « Les Lab-École sont pensés pour offrir cette flexibilité. Dans la philosophie du Lab, la classe n’est plus le seul lieu d’apprentissages », ajoute-t-elle.

Faire entrer la nature dans l’école

Parfois, c’est l’extérieur qui s’invite à l’intérieur ! On commence des semis dans la classe, on rapporte à l’intérieur des éléments extérieurs pour les analyser, les observer, les bricoler. L’école doit faciliter ce type d’activités : il faut prévoir des espaces variés, des zones multifonctionnelles, de la lumière naturelle, des accès faciles à de l’eau, des endroits qu’on peut salir…

« Profiter de la nature ou faire entrer la nature dans l’école a une incidence sur la capacité d’attention, sur le bien-être des élèves et des enseignants », note M. Rojo, animateur d’une conférence d’ouverture du colloque. Cet expert de l’IPNA – l’intervention psychosociale par la nature et l’aventure – et chercheur à l’Université du Québec à Trois-Rivières l’a remarqué : « les retombées sur les apprentissages, la réussite et la persévérance scolaires sont directes. »

Nouvelle posture pédagogique

Enseigner dans les Lab-École nécessitera une « nouvelle posture pédagogique », comme le dit Sébastien Rojo. « Les enseignants devront être outillés pour investir ces nouveaux environnements », ajoute-t-il.

« Au Lab-École, on place l’acte d’enseigner et d’apprendre dans de nouveaux contextes », indique Denis Morin. « Le changement, ça s’accompagne ! Nous devons créer les conditions gagnantes pour que le bâti et l’environnement deviennent des outils d’apprentissage. C’est l’objectif des différents colloques organisés par le Lab-École et des nombreuses formations que nous donnerons d’ici la rentrée scolaire 2022 », conclut-il.

À lire :

Découvrez notre publication Penser l’école de demain. Cet ouvrage regroupe nos réflexions, nos recherches, les résultats de nos consultations, nos travaux de création, autant d’exercices qui ont mené à identifier douze incontournables qui permettent d’adapter l’architecture au projet éducatif de nos écoles.

À visionner :

Vidéo : Réinventer – Pierre Thibault.


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Ma classe entre ciel et terre